vendredi 4 juillet 2008

LES EVENEMENTS DE 1956



En 1956, la situation internationale, après l'été, fut tendue et encore, pour changer, entre l'Israel et les pays arabes. Le mois d'Octobre fut fertile en évènements. En réaction à la nationalisation du canal de Suez décrétée par le président égyptien Nasser, une alliance se forme entre la France, la Grande-Bretagne et Israel bien que chacun aient des intérêts différents.

Geneviève Tabouis citait souvent Ben Gourion qui devait être le dirigeant d'Israel de l'époque. Mon père avait l'oreille collée au poste comme tous les auditeurs dans tous les foyers. On parlait de guerre. Guerre ? Certaines ménagères dans le quartier décidèrent qu'elle était déclarée ou presque. Un drame, ça ne se rate pas et ça peut même s'anticiper, on ne sait jamais. On vit donc arriver à la Coop tenue par Madame Thomas, une épicerie un peu plus grande que les autres, des femmes venir rafler le sucre, l'huile et le café. On s'était fait surprendre en 39, on n'avait pas été assez prévoyants, cette fois-ci, on allait s'approvisionner. Moi, j'avais dix ans et j'étais surprise de voir cet affolement.







Avant la fin de l'année, l'ONU, sous la pression des Etats-Unis et de l'URSS créa une force spéciale pour apaiser les conflits et la crise de Suez en supervisant notamment le retrait total des troupes françaises, israéliennes et britanniques. La guerre n'a pas eu lieu : rater une fin de monde et une guerre en si peu de temps ... mais au moins certaines avaient de l'huile à foison.

Dès lors, une autre crise tenait le monde en haleine en même temps : en octobre également, un soulèvement populaire anti-communiste se produisit en Hongrie. Moi, pour ma part, ce qui se passait dans ce pays me dépassait un peu... mais je pense que beaucoup commençait à comprendre ce qui se passait dans ces pays soumis à des régimes communistes,que l'on commençait à entrevoir la réalité et l'on se demandait si la réalité n'était pas bien différente de ce que l'on voulait nous faire croire. Il me semblait qu'il y avait des gens autour de nous qui avaient un esprit plus critique et plus réfractaire aux faux-semblants du système soviétique. Bref, on apprenait par la radio que les troupes avaient envahi la Hongrie pour mettre fin à l'insurrection et qu'il y avait de nombreux morts et déportés.

 
Et puis, un jour, le premier ministre britannique intervient à la BBC pour répondre aux soviétiques qui critiquent l'attaque anglaise à Suez : 


"Le monde entier sait que depuis trois jours, les forces soviétiques de Hongrie écrasent sans ménagement l'héroïque résistance d'un véritable mouvement d'indépendance nationale, mouvement qui, en proclamant sa neutralité, montre bien qu’il ne présente aucune menace pour la sécurité de l’Union soviétique.En un pareil moment, il convient mal au gouvernement soviétique de qualifier les actes du gouvernement de Sa Majesté de barbares . Les Nations Unies vous ont demandé de renoncer à toute attaque armée contre le peuple de Hongrie, de retirer vos forces de son territoire et d’accepter la venue d’observateur de l’ O.N.U. dans le pays.

A votre réponse, le monde jugera de la sincérité des mots que vous avez estimé bon d'employer à l'égard du gouvernement de Sa Majesté".

Chapeau ! Monsieur le Premier Ministre !








Aucun commentaire: