mercredi 25 juin 2008

JE COMMENCE A TRAVAILLER A 18 ANS




En février 1964, j'effectue mon premier emploi et c'est le début de ma carrière de "bureaucrate" qui aura duré quarante deux années.
En octobre de la même année, le directeur du Service du cadastre vient se présenter à la maison pour m'embaucher sans aucun examen préalable : impensable aujourd'hui. Il faut dire que nous n'avions pas le téléphone à la maison, d'une part et que, d'autre part, c'était le plein emploi et certains secteurs manquaient de main d'œuvre même dans les bureaux.
Je me souviens de ce premier emploi au cadastre dans des bureaux archaïques au milieu de rangées gigantesques de rayonnages de dossiers poussiéreux. Le directeur était un homme d'attitude débonnaire, toujours en blouse grise et sans aucune autorité. J'étais payée "à la tâche", c'est-à-dire au nombre de parcelles calculées.




Trois mois plus tard, j'embauchais à la Banque Populaire d'Angers où j'y suis restée cinq ans. C'était l'âge d'or du monde du travail car la banque embauchait régulièrement des jeunes de mon âge ce qui contribuait à créer un certain climat dans les services. Je ne sais plus si c'était à Angers ou bien à la banque Populaire de Montrouge que j'ai intégrée en janvier 1970 mais je me souviens que toutes les femmes qui travaillaient dans l'un de ces établissements, employées de bureau, secrétaires et caissières devaient se vêtir d'une blouse bleue ou d'une blouse rose, une semaine sur deux. Pas question de se tromper de couleur sinon on ne pouvait pas commencer le travail. 

En 1963, la mode avait déjà commencé à bouger et cela avait commencé à m'intéresser. Moi, je poussais ma mère à m'acheter des vêtements qui me plaisaient. Comme la majorité des gens, mon père gagnait mieux sa vie et ça tombait bien parce que la mode devenait palpitante. Alors en 1964, comme je commence à gagner enfin ma vie, c'est encore plus palpitant : une anglaise a inventé la mini-jupe. C'est laid et sale dira Coco Chanel. Mais, nous les filles du baby-boum, on s'en moque et on passe à l'action, on découvre les gambettes. Les dessous sont sens dessus-dessous : adieu les bas, vive le collant qui monte à la ceinture. On rajoute un panty, sorte de short raffiné qui descend à mi-cuisses avec dentelles. Le péril jeune est là et les vieux se tordent le cou. Pour ne pas être en reste, les garçons ont décidé de se laisser pousser les cheveux aussi longs que les filles ont raccourci leur jupe.

 


J'achète mes disques : les Surfs, un groupe malgache de six frères et sœurs chantent sur le Teppaz "T'en vas pas comme ça", Marie Laforêt m'invite aux vendanges de l'amour et, en 1965, Adamo se fait connaître avec "Tombe la neige" et les "Filles du bord de mer". Je suis allée voir mon idole au cinéma des Variétés à ANGERS. Je vais régulièrement au cinéma des Variétés voir "La Grande Evasion", "La Grande Vadrouille", "West Side Story" et l'inoubliable Docteur Jivago et bien d'autres films encore : c'est désormais fini pour les petits cinémas de quartier de Trélazé. Désormais, les loisirs de la ville nous attirent.
 
Auprès du cinéma des Variétés, le café "branché" du boulevard Foch à l'époque. 

Nous nous sentions entraînés dans le tourbillon en dansant de plus en plus court vêtues, de plus en plus, en vacances dans les stations de ski en construction dans nos montagnes (en stages franco-allemand à PRALOGNAN LA VANOISE et en Autriche avec les copines de la banque - stages UCPA).
 En vacances en Autriche, en stage franco-allemand avec l'UCPA en janvier 1969. 

Mes parents m'offrent pour un anniversaire mon premier solex, un 3300, tout noir et comme mes copines en possèdent un aussi, la bicyclette est reléguée au grenier et nous enfourchons notre solex pour de grandes randonnées (avec ma copine, nous faisons une partie de la côte autour de Saint-Malo et dans les Côtes d'Armor en solex).

Nous étions encore toutes les deux à AMSTERDAM (mais sans nos solex), nous dansions dans une boîte baptisée "Sur le Pont d'Avignon" quand nous apprenons par la jeunesse hollandaise qu'à Paris la Sorbonne est occupée par les étudiants en grève.

 

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